2020 est derrière nous, cette année si inédite, point de bascule entre un monde d’avant et un monde d’après, que l’on peine à deviner ! 2021 est devant nous, espérons que cette nouvelle année saisira l’opportunité unique qui lui est donnée, au-delà d’une prise de conscience individuelle et collective, de faire évoluer nos façons de vivre et d’accélérer la transition en cours pour assurer une croissance plus durable et soutenable.
D’une prise de conscience subie à un passage à l’action volontaire
La radicalité des décisions prises en 2020 prouve que le changement est possible, à grande échelle. Mais il sera d’autant plus puissant si, au lieu d’être vécu dans la peur, l’obligation et la douleur, il se vit de manière positive, volontaire, en bienveillance pour la nature humaine et son environnement.
Il s’agit d’abord et avant tout d’un changement individuel, de la transformation de nos modes de production et de consommation. Le passage d’une économie linéaire (extraire, fabriquer, consommer, jeter) à une économie circulaire, valorisant l’éco-conception, l’usage et le recyclage, illustre ce changement de paradigme pour un modèle vertueux et respectueux de notre environnement aux ressources limitées.
Une coalition de tous les acteurs
Le passage à l’échelle de ces changements nécessite comme toujours des moyens financiers colossaux. L’OCDE estime à plus de 2500 milliards de dollars par an d’ici 2030 les moyens financiers nécessaires pour atteindre les objectifs de développement durable de l’ONU.
Au-delà des individus et des Etats, les investisseurs institutionnels ont un rôle clé à jouer pour mobiliser les flux financiers vers des projets favorisant la transition environnementale et sociale, portés notamment par des entreprises offrant des solutions aux enjeux actuels.
Le rôle des fonds d’impact, vecteur de transformation durable
C’est l’objet des fonds d’impact, entre autres, de catalyser les financements, publics et privés, afin d’accompagner les porteurs de projets qui s’emparent de ces problématiques environnementales et sociales en proposant des solutions innovantes et systémiques. Ils représentent une humble courroie de transmission permettant de transformer les liquidités existantes en outils d’investissement et d’accompagnement de la transformation. Si beaucoup d’entreprises ont pu en 2020 bénéficier d’un endettement de court terme leur permettant d’affronter la crise, le recours à des fonds propres de plus long terme favorisant un investissement productif reste un des enjeux importants pour s’adapter à ce nouvel environnement.
C’est l’exemple d’entreprises produisant de nouveaux matériaux de construction biosourcés, d’initiatives favorisant la production et la consommation d’une énergie locale, décentralisée et propre, favorisant également la réutilisation des habits ou matériels informatiques, ou encore de solutions digitales favorisant la santé ou l’éducation pour tous.
C’est également l’exemple d’entreprises existantes qui font évoluer leur modèle en profondeur pour s’adapter à ces nouveaux enjeux — environnementaux, sociaux et de gouvernance.
La mesure, nécessaire garantie du passage à l’échelle de la transformation
Il n’est pas de progrès sans mesure. Rendre tangible et matérielle la trajectoire d’amélioration des entreprises sur ces enjeux extra-financiers est devenu un gage de cohérence et de crédibilité nécessaire.
Le changement d’échelle de la transformation dépendra notamment de la capacité à mettre en place des standards, qui font du sens et que tous les acteurs et parties prenantes puissent s’approprier. C’est tout l’objectif des débats en cours sur la notation extra-financière, qui, loin d’un débat d’experts, reste avant tout un débat de valeurs, sur la place de l’environnement et du lien social au sein de nos sociétés.
Après cet électrochoc 2020 mettant en lumière de façon criante les enjeux auxquels nous sommes confrontés, de la crise sanitaire à la préservation de la biodiversité, aux enjeux climatiques, en passant par les défis sociaux et la menace démocratique, 2021 restera sans doute une année difficile pour tous, mais faisons le pari qu’elle porte en elle l’espoir du changement, peut-être la chance d’écrire un nouveau projet collectif ! A nous de saisir collectivement cette opportunité d’accélérer la transition vers une croissance plus équitable, soutenable et décarbonée, et de soutenir au mieux ces acteurs du monde d’aujourd’hui qui sera celui de demain, ces acteurs du quotidien — individus, entreprises, Etats — qui s’investissent dans cette transformation. Car finalement, le tipping point ou point de bascule n’est peut-être pas si loin !
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